Au fil du temps, la relation de l’homme avec le divin a connu de nombreuses formes de manifestation, des petits autels et statues consacrés aux dieux, jusqu’aux cathédrales impressionnantes et aux pyramides cachées au cœur de la jungle. Les limites de la créativité ont constamment été repoussées plus loin, dans la tentative de dépasser tout ce qu’on avait construit auparavant de plus beau, de plus grand, de plus impressionnant.
A l’époque où l’on bâtissait en Europe des cathédrales qui surpassaient, en hauteur et en beauté, tout ce l’on avait créé jusqu’alors, on a opté, en Bucovine, pour une autre orientation. Les monastères peints de Roumanie impressionnent par l’équilibre parfait qu’ils offrent entre la nature, l’homme et la créativité artistique. Les sept monastères de Bucovine ont rappelé au monde, si cela était encore nécessaire, que la beauté et l’harmonie des couleurs peuvent se retrouver dans les endroits les plus inhabituels. Le monastère de Voronet, devenu célèbre dans le monde entier par le bleu utilisé dans les fresques extérieures, connu sous le nom de « bleu de Voroneț », attire par la magie de ses 500 ans d’histoire, par les légendes qui l’entourent et surtout par la valeur artistique du monument.
Le monastère de Voronet a été bâtie en 1488 en un temps record : trois mois, trois semaines et trois jours. Elle est inscrite aujourd’hui au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pendant des centaines d’années les peintures extérieures ont gardé leurs couleurs, et les ingrédients utilisés restent inconnus à ce jour. Les scènes reconstituent, chronologiquement, comme dans un film, l’histoire du christianisme, présentée d’une manière originale, marquée par des influences des croyances populaires, de la culture orientale mais aussi de la pensée orthodoxe.